Zoom sur les conditions d’exercice
Secteur public en milieu hospitalier, médico-social ou encore carcéral, urgences psychiatriques, exercice privé en libéral, enseignement, recherche : les conditions d’exercice en psychiatrie sont multiples. Et les spécialités aussi, qui couvrent des domaines aussi variés que la psychiatrie de la périnatalité, de l’enfant et de l’adolescent, de l’adulte, de la personne âgée, sans oublier l’addictologie ou encore l’ethnopsychiatrie. Une longue liste (non exhaustive) de possibilités qui permet au psychiatre de voir sa carrière évoluer au fil du temps : d’une activité libérale, il peut passer à une activité mixte, puis publique exclusive, et inversement.
Pour aller plus loin :
Consultez le livret de l’interne
édité par l’Association française fédérative des étudiants en psychiatrie (AFFEP).
L’exercice dans le public, au cœur des enjeux de santé publique
Choisir l’exercice de la psychiatrie dans le secteur public, c’est se placer au cœur d’un enjeu majeur de santé publique – la santé mentale – d’autant que généralement, ce sont les pathologies les plus sévères qui y sont traitées. C’est aussi favoriser l’accès universel aux soins, quelles que soient les ressources ou la situation sociale des patients qui peuvent ainsi bénéficier d’un suivi et d’un traitement de qualité.
Le milieu hospitalier offre l’avantage de la pluridisciplinarité, intrinsèque au métier, mais démultipliée dans ces établissements où les psychiatres sont amenés à travailler avec de nombreux autres experts des champs de la santé et du social. C’est donc une véritable porte d’accès à l’innovation en psychiatrie, d’autant plus que les carrières hospitalo-universitaires y sont fréquentes.
Pratiques dans des établissements publics de santé mentale (EPSM) et leurs centres médico-psychologiques (CMP) attenants dédiés aux consultations externes, ou encore dans des centres hospitaliers : les typologies de poste sont variées.
Dans les EPSM et les CMP, les étudiants en fin d’internat peuvent déjà occuper des postes de chef de clinique-assistant, d’assistant spécialiste, d’assistant hospitalier à temps partagé et de praticien hospitalier. Et dans un centre hospitalier universitaire, un jeune psychiatre en post-internat peut prétendre aux postes de chef de clinique-assistant, d’assistant spécialiste ou encore d’assistant hospitalier à temps partagé.
La flexibilité de la pratique dans le privé
Les psychiatres en libéral, qui représentent la moitié des 15 000 psychiatres en France, traitent généralement des pathologies moins sévères qu’en milieu hospitalier. Outre la rémunération plus attractive que dans le public, l’exercice de la psychiatrie en libéral offre certains avantages, dont une plus grande flexibilité qui permet au psychiatre d’adopter une approche plus personnalisée dans le suivi de ses patients, notamment en adaptant les consultations à leur rythme de vie. Un autre aspect de cette flexibilité ? L’absence de hiérarchie : le psychiatre en libéral est son propre patron.
Souvent, les psychiatres exerçant en libéral ont une activité mixte publique-privée ou plus largement salariée-libérale. Le travail en clinique privée peut en effet être complémentaire à l’installation en cabinet libéral. De nombreux établissements et associations emploient ainsi des psychiatres, souvent à temps partiel. C’est le cas des Centres d’action médico-sociale précoce, des Centres médico-psycho-pédagogiques, d’instituts comme l’Institut médico-éducatif ou les Instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques. Enfin, certains psychiatres travaillent également dans des Établissements et services d’aide par le travail ou encore dans des foyers pour jeunes travailleurs, personnes en situation de handicap, etc.
De la clinique à la recherche, des métiers variés
Être psychiatre, c’est exercer auprès de ses patients, mais c’est aussi la possibilité d’embrasser des carrières dans la recherche et l’enseignement. S’engager dans ces domaines n’est pas exclusif de la pratique clinique : de nombreux psychiatres sont ainsi praticiens et enseignants, praticiens et chercheurs ou encore enseignants-chercheurs. Une formation, de nombreuses possibilités !
Transmettre son savoir
L’enseignement est une possibilité de carrière très stimulante ! Former les psychiatres de demain en leur partageant ses connaissances, ses expériences cliniques et son expertise est une autre façon de contribuer aux enjeux de santé mentale. D’ailleurs, dans le public, nombreux sont les psychiatres à se lancer dans une carrière hospitalo-universitaire.
Car enseigner la psychiatrie, c’est se poser comme une référence et un expert dans son domaine, avec à la clé la possibilité d’infléchir la façon dont la psychiatrie est perçue et pratiquée.
Mieux : l’enseignement nécessite de suivre de près les données cliniques, sémiologiques et thérapeutiques les plus récentes. C’est donc la garantie d’être toujours au fait des dernières avancées scientifiques. Et pour les patients, c’est un gage d’excellence dans la pratique.
Contribuer à la recherche en psychiatrie
La psychiatrie est un domaine en constante évolution où la compréhension de la santé mentale progresse chaque jour grâce à la recherche scientifique. Les perspectives professionnelles y sont donc exaltantes !
Contribuer à la recherche scientifique, c’est mettre à jour les causes profondes des troubles mentaux pour mieux les prévenir et offrir aux patients la meilleure prise en charge possible.
Le principal terrain de jeu des chercheurs ? Les neurosciences, la biologie et les sciences humaines pour mieux comprendre les facteurs neurologiques, biologiques, génétiques, sociaux ou environnementaux qui contribuent au développement des troubles mentaux et neurodéveloppementaux.
Avec les techniques d’imagerie cérébrale de plus en plus performantes et les avancées rapides de l’intelligence artificielle, la recherche en psychiatrie promet d’être très active dans les prochaines années. Et les étudiants en psychiatrie et les jeunes psychiatres seront aux premières loges de ces changements de paradigme !
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