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La médecine
de la psyché

Le psychiatre ? C’est le spécialiste de la santé mentale. Son champ d’action recouvre la prévention, le diagnostic, le pronostic et le traitement des troubles mentaux. Doté d’un solide bagage médical et scientifique, il joue également un rôle de premier plan dans la coordination des soins et le suivi des patients.

Clinique, sémiologie, pharmacologie :
trois expertises clés du médecin psychiatre

L’objet de la psychiatrie ? Prévenir, diagnostiquer et traiter les troubles mentaux. Pour cela, le médecin psychiatre dispose d’un arsenal d’outils théoriques et thérapeutiques. Clinique, sémiologie, pharmacologie : la psychiatrie est une discipline riche, qui nécessite un solide bagage scientifique et des interactions humaines de qualité.

L’examen clinique : repérer les nuances et les signaux faibles

Comme le rappelle son étymologie, la clinique est une « médecine exercée près du lit du malade ». Cette première rencontre doit ainsi créer une alliance thérapeutique de qualité avec le patient et faire naître chez lui un processus d’engagement. Pour le médecin, il s’agit de conduire une évaluation rigoureuse basée sur l’écoute, l’observation et la recherche systématisée de symptômes – l’expérience subjective vécue et décrite par le patient – et de signes observables et objectivables.

Enfin, pour déceler les signes physiques associés au trouble mental, d’éventuelles comorbidités, ou encore orienter vers un diagnostic différentiel, le psychiatre peut compléter son évaluation par des examens médicaux réalisés par d’autres médecins spécialistes.

La sémiologie occupe aussi une part importante de cette phase dite « descriptive » : le psychiatre va également évaluer de nombreux champs qui guident l’expérience humaine au quotidien, comme les cognitions, l’affectivité, les perceptions ou encore la motivation, la motricité et les relations sociales.

Traduire les signes cliniques dans un ensemble sémiologique

Fort de la méthodologie médicale acquise pendant sa formation, le psychiatre va ensuite regrouper ces signes et symptômes en syndromes, tels que décrits dans le DSM V (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux).

Au cours de cette phase dite « syndromique », le médecin fera également appel à son expertise et son savoir-faire, notamment en sémiologie, dont les descriptions font parfois défaut dans le DSM. Issu de nombreuses recherches cliniques en psychiatrie, le DSM est en effet un outil standardisé dont l’objectif premier est de doter les médecins et chercheurs d’un langage commun dans le champ de la santé mentale.

En somme, le psychiatre traduit tous les signaux faibles qu’il aura repérés à l’examen clinique dans un ensemble sémiologique en s’appuyant sur sa formation médicale rigoureuse, mais aussi sur la relation thérapeutique de qualité qu’il aura su établir avec son patient. Cette démarche presque naturaliste est fondamentale en psychiatrie clinique. Et c’est d’ailleurs ce qui rend ce métier si exaltant !

Établir la diagnostic et mettre en place la thérapeutique la plus adaptée

Sur la base des syndromes qu’il aura mis au jour, le psychiatre posera un diagnostic sur le trouble du patient, mais aussi un pronostic qui prend en compte les critères d’évolution dans le temps, afin de lui proposer une prise en charge médicale, thérapeutique et un traitement adaptés.

Là encore, les connaissances pointues du psychiatre en neurobiologie et pharmacologie vont lui permettre de prescrire les psychotropes qui, en agissant sur certains neurotransmetteurs, ciblent précisément le trouble du patient et contribuent à sa résolution, améliorant grandement sa qualité de vie.

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La psychiatrie : une discipline à part entière aux nombreuses spécialités

Cognitions, affectivités, hérédité, contexte social et culturel : toutes ces dimensions inhérentes à l’expérience humaine complexifient la sémiologie des troubles mentaux. D’ailleurs, la science psychiatrique se trouve au carrefour du biologique, du psychique et du social. Et c’est ce qui constitue toute sa richesse ! Car la manifestation des troubles mentaux diffère selon la population de patients. Un enfant ou un adolescent, par exemple, ne présentera pas le même tableau clinique qu’un adulte. Zoom sur trois spécialités…

Le psychiatre de l’adulte

Une personne sur cinq sera touchée par un trouble psychiatrique au cours de sa vie. Ces troubles recouvrent des pathologies aussi diverses que les troubles anxieux, dépressifs, bipolaires, post-traumatiques, neurodéveloppementaux et de l’alimentation ou encore psychotiques.

Autant de troubles mentaux traités par le psychiatre de l’adulte, en tête desquels la dépression. Les troubles dépressifs comptent en effet parmi les plus répandus au sein de la population, avec une prévalence qui a augmenté de façon exponentielle pendant la pandémie de Covid-19, en particulier chez les jeunes adultes. Pire, leur niveau s’est maintenu après la crise sanitaire.

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Le psychiatre de l’enfant et de l’adolescent

Le psychiatre de l’enfant et de l’adolescent traite les troubles mentaux qui, parce qu’ils surviennent précocement, entravent leur développement dans toutes ses dimensions. D’où leur qualification actuelle de troubles « neurodéveloppementaux », qui nécessitent une approche bio-psycho-sociale puisqu’ils résultent d’une imbrication entre des facteurs génétiques, constitutionnels, environnementaux, développementaux, traumatiques, sociaux, etc.

D’ailleurs, le psychiatre de l’enfant et de l’adolescent travaille en interaction permanente avec d’autres professionnels des champs de la santé – mentale ou non –, du social et de l’éducation pour placer au cœur du dispositif de care ces jeunes identifiés à « haut risque » au regard des connaissances scientifiques actuelles.

Le psychiatre addictologue

Le champ d’action du psychiatre addictologue ? Les troubles psychiatriques liés aux addictions. Aujourd’hui, nous savons que cette typologie de patients présente fréquemment des troubles psychiatriques et inversement.

La mission du psychiatre addictologue consiste donc notamment à déterminer si ces troubles psychiatriques sont induits par l’addiction, ou s’ils y ont conduit. Grâce à sa connaissance fine de la neurobiologie des addictions, il accompagne ses patients dans la réduction de leur consommation, leur abstinence et la gestion des rechutes éventuelles.

Ses outils ? Les traitements de substitution et la psychothérapie pour aider les patients à gérer leur sevrage. Là encore, il est entouré de professionnels de la santé et du social pour fournir à ses patients un cadre thérapeutique qui favorisera l’amélioration de leur qualité de vie.

Pourquoi il a choisi psychiatrie…

Rémi, interne en psychologie de l’enfant et de l’adolescent, nous raconte pourquoi il a choisi de se spécialiser en psychiatrie, et plus particulièrement dans la génétique neurodéveloppementale…

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