Des parcours et compétences spécifiques à leurs métiers respectifs
Le mot « psy » est utilisé dans le langage courant pour désigner différentes professions spécialisées dans la santé mentale : psychiatre, psychologue, psychothérapeute, psychanalyste… Pourtant, chacun a ses spécificités, qu’il s’agisse de formation, de compétences ou de champ d’intervention. Ce sont aussi des disciplines qui peuvent être complémentaires pour prendre en charge les patients.
Le psychiatre : le médecin des troubles mentaux
La formation du psychiatre ? 6 années d’études de médecine suivies d’un cursus de spécialisation en psychiatrie de 4 années supplémentaires, ponctué de nombreux stages en milieu hospitalier, extrahospitalier mais aussi en libéral pour parfaire ses connaissances des troubles mentaux et sa relation au patient.
Le psychiatre est donc un médecin spécialiste, titulaire d’un doctorat au même titre que des médecins neurologues, gastro-entérologues, etc. À ce titre, il est le seul psychothérapeute à pouvoir prescrire des médicaments. Parce qu’il est reconnu dans le cadre du parcours de soins, il est possible de le consulter directement, sans l’accord du médecin traitant, et les consultations sont remboursées par l’Assurance maladie.
L’objet de la psychiatrie ? Prévenir, diagnostiquer et traiter les troubles mentaux. Pour cela, le médecin psychiatre dispose d’un arsenal d’outils théoriques et thérapeutiques : sa connaissance fine de la clinique, le DSM, qui constitue la nosographie – ou nomenclature – de référence des troubles mentaux dans le monde entier, la psychothérapie et la pharmacologie. Sa mission est aussi de faire avancer la recherche, notamment dans les neurosciences, pour toujours mieux comprendre, décrire, nommer et classer les troubles psychiatriques. Et surtout les soigner.
Le psychologue : spécialiste des troubles psychiques et émotionnels
Lorsqu’on parle de « psychologue », on parle généralement du psychologue clinicien, car la psychologie est une discipline assez vaste qui couvre des domaines aussi variés que la psychologie du travail, sociale ou encore du développement.
Le psychologue clinicien a suivi 5 années d’études et une solide formation en psychopathologie acquise lors de stages obligatoires en milieu hospitalier ou dans des structures médico-sociales. Il réalise des bilans et des évaluations psychologiques. Sa formation en psychopathologie lui permet également de disposer du titre de psychothérapeute, protégé par la loi tout comme son titre de psychologue.
En fonction de son approche, il peut pratiquer différents types de psychothérapie : thérapie interpersonnelle, thérapie cognitivo-comportementale, thérapie familiale, etc.
À l’exception des consultations dans les Centres médico-psychologiques (CMP) et dans le cadre du programme gouvernemental « Mon soutien psy », les séances ne sont pas remboursées par l’Assurance maladie.
Le psychanalyste : l’inconscient sur le divan
Contrairement à celle de psychiatre ou de psychologue, la profession de psychanalyste n’est pas réglementée. Il n’existe donc pas de formation obligatoire pour devenir psychanalyste. La condition sine qua none est d’avoir soi-même suivi une psychanalyse, notamment pour être inscrit auprès des associations professionnelles.
Toutefois, de nombreux psychanalystes se forment à cette méthode après avoir suivi une formation en psychiatrie ou en psychologie. Ce qui explique pourquoi certains psychiatres et psychologues sont également psychanalystes ! En revanche, un psychanalyste n’ayant pas suivi de formation en psychiatrie ou en psychologie ne pourra pas se prévaloir du titre de psychothérapeute, protégé par la loi.
La psychanalyse reste aujourd’hui très empreinte des conceptions et théories freudiennes sur l’inconscient, les pulsions, le transfert, etc. C’est une approche fondée sur l’association libre des idées du patient, allongé sur un divan : pendant la séance, le psychanalyste n’intervient que très ponctuellement pour interpréter les productions orales inconscientes de son patient.
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Des approches complémentaires
Les psychiatres et les psychologues sont donc des psychothérapeutes dont le titre est protégé par la loi. S’ils partagent un objectif commun – l’amélioration de la qualité de vie de leurs patients – ils n’utilisent pas toujours les mêmes méthodes.
Ainsi, un psychologue qui, pendant une psychothérapie, perçoit la nécessité d’un traitement par psychotropes afin d’obtenir un mieux-être pour son patient, le réfèrera à un psychiatre, seul habilité à prescrire des médicaments.
Inversement, un psychiatre qui souhaiterait faire réaliser à son patient un bilan psychologique, des tests de personnalité ou psychométriques l’enverra chez un psychologue clinicien, formé à la passation de ce type d’évaluations.
La santé mentale est un vaste domaine où la pluridisciplinarité et la transversalité sont la règle : le patient est au centre de l’écosystème du care, qui regroupe des professionnels issus du champ médical, mais aussi social et scolaire.
Enfin, en sa qualité de médecin, le psychiatre peut également prescrire des examens médicaux complémentaires réalisés par d’autres médecins spécialiste – comme des IRM, des bilans sanguins, etc. – pour déceler les signes physiques associés au trouble mental, d’éventuelles comorbidités, ou encore orienter vers un diagnostic différentiel.
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